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Anémie ferriprive : Choisir la juste supplémentation en fer

Beaucoup d’entre nous connaissent les implications de la carence en fer, que nous en ayons personnellement fait l’expérience ou connaissions quelqu’un qui en souffre. La carence en fer est la cause la plus fréquente d’anémie [1]. Ceux qui en souffrent à divers degrés subissent généralement des sensations de fatigue, une perte d’endurance pendant l’exercice, de l’essoufflement, de la faiblesse, une perte de cheveux, des étourdissements, ou encore le syndrome des jambes sans repos, entre autres symptômes [2], [3].

Il est essentiel d’identifier et de traiter les causes les plus probables de la carence en fer telles que :

  • Saignements menstruels abondants ou saignement gastro-intestinal (p. ex., ulcère hémorragique)
  • Apport d’aliments riches en fer insuffisant ou nul
  • Troubles de malabsorption comme dans la maladie céliaque
  • Grossesse et allaitement
  • Conditions inflammatoires chroniques [4], [5]

On pourrait raisonnablement penser qu’après avoir identifié et résolu l’une des causes de carence en fer mentionnées ci-dessus, si toutefois persiste un déficit, alors la supplémentation en fer devrait permettre de remplir nos réserves de fer. Malheureusement, pour certaines personnes, la supplémentation en fer ne parvient pas à corriger la carence en fer. Vous vous demandez peut-être pourquoi ? La réponse est qu’il existe un artisan peu connu de l’utilisation du fer, un oligo-élément dit cofacteur, qui influence notre capacité à absorber le fer dans l’intestin grêle : cet artisan est le cuivre.

Avant de nous plonger dans quelques explications sur la façon dont le cuivre aide à l’utilisation du fer, faisons un bref examen du métabolisme du fer.

Absorption du fer

Il existe deux principales sources de fer : le fer héminique et le fer non héminique. Le fer héminique est du fer lié à une protéine, l’hème, qui est obtenue par la consommation de produits d’origine animale. Le fer non héminique est, quant à lui, obtenu soit par des aliments enrichis en fer, soit par des sources végétales. Pour l’absorption du fer, qui se produit dans les parties distales de l’intestin grêle (d’abord l’iléon, puis le jéjunum), le fer doit être soit lié à l’hème — donc héminique —, soit (pour le fer non héminique) être chimiquement converti avant l’absorption. La conversion chimique du fer non héminique se produit principalement grâce à l’acide gastrique [6].

Une fois ce fer converti en sa forme absorbable, il traverse les entérocytes qui constituent les bordures en brosse (la paroi cellulaire) de l’intestin grêle. Le fer entre alors dans la circulation sanguine pour être délivré via la transferrine — une protéine sanguine — à la moëlle osseuse pour la fabrication de nouveaux globules rouges. Mais pour passer des entérocytes à la circulation sanguine, le fer doit être à nouveau modifié chimiquement via un processus appelé oxydation. L’oxydation du fer à l’intérieur de l’entérocyte est essentielle pour le transit et l’utilisation du fer, et c’est là que notre artisan, le cuivre, entre en jeu.

Le rôle du cuivre dans l’utilisation du fer

Deux enzymes présentes à l’intérieur de l’entérocyte sont impliquées dans l’oxydation du fer, et elles contiennent toutes deux du cuivre minéral. La céruloplasmine et l’héphaestine se trouvent sur la bordure basale de l’entérocyte et contribuent à la conversion chimique du fer en une forme qui lui permet de traverser cette bordure et d’entrer dans la circulation sanguine. Sans suffisamment de cuivre, ces enzymes ne peuvent fonctionner efficacement, et le fer arrive à peine à la circulation sanguine par laquelle il est acheminé vers les tissus cibles.

Le cuivre est un oligoélément qui joue un rôle central — mais méconnu — dans l’absorption du fer. Les personnes souffrant d’une carence en fer peuvent d’une part jouer sur les causes de cette carence, et d’autre part se supplémenter en fer, mais aussi en cuivre. La supplémentation en cuivre peut être un élément crucial pour « déverrouiller » le fer alimentaire et en profiter pleinement. Cependant, le fer et le cuivre sont tous deux des minéraux qui peuvent, dans certaines conditions particulières, alimenter une réponse inflammatoire. Commencer une supplémentation doit donc être fait avec prudence. Il est en l’occurrence primordial de réaliser une évaluation approfondie avec un professionnel de la santé pour déterminer ce qui contribue à votre insuffisance en fer, et quelle supplémentation vous conviendrait le plus.

Colleen Hartwick, ND

Colleen Hartwick est docteure en naturopathie enregistrée pratiquant au nord de l’île de Vancouver, et porte un intérêt spécifique aux traumatismes et à leurs rôles dans les maladies.

campbellrivernaturopathic.com

 

Références

[1]     Braunstein, E.M. « Iron deficiency anemia. » Merck Manual Professional Edition · https://www.merckmanuals.com/en-ca/professional/hematology-and-oncology/anemias-caused-by-deficient-erythropoiesis/iron-deficiency-anemia?query=iron%20deficiency%20anemia · Mis à jour le 2021-⁠09.

[2]     Braunstein, « Iron deficiency anemia. »

[3]     Deloughery, T.G. « Iron deficiency anemia. » The Medical Clinics of North America, Vol. 101, N° 2 (2017): 319–332.

[4]     Deloughery. « Iron deficiency anemia. »

[5]     Warmer, M.J., et M.T. Kamran. « Iron deficiency anemia. » StatPearls · https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK448065/ · Mis à jour le 2021-⁠08-⁠11.

[6]     Ems, T., K. St Lucia, et M.R. Huecker. « Biochemistry, iron absorption. » StatPearls · https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK448204/ · Mis à jour le 2022-⁠04-⁠21.