Soyons francs : la douleur, c’est déplaisant et inconfortable. Nous pouvons avoir de la douleur pour de nombreuses raisons : parfois, elle est de courte durée, et ressentie pendant quelques heures à quelques jours ; d’autres fois, la douleur est chronique et dure des semaines, des mois, voire plus. Selon la fréquence et la gravité, la douleur peut avoir un effet négatif sur nos activités et nos vies. Il est donc important de pouvoir soulager efficacement la douleur — pour se reposer, récupérer, et guérir en cas de douleur aiguë, ou améliorer la capacité à réaliser les activités du quotidien en cas de douleur chronique.

La plupart des gens connaissent les analgésiques en vente libre tels que l’ibuprofène, l’acétaminophène, le naproxène, et l’aspirine, ainsi que des médicaments de prescription, plus puissants, tels que la codéine et la morphine. Mais de nombreux produits et suppléments naturels aident également à réduire la fréquence et la gravité de la douleur ! Vous savez peut-être que le curcuma ou son composé actif, la curcumine, ainsi que les omégas‑3 réduisent l’inflammation et donc les douleurs chroniques ; ou encore que la glucosamine réduit les douleurs articulaires. Pour un usage topique, les crèmes au capsicum, à l’arnica, ou au menthol sont populaires. Mais il y en a beaucoup plus ! Voici quelques produits naturels moins connus qui peuvent également soulager diverses douleurs.

Boswellia

L’extrait de boswellia est une préparation aux propriétés et bienfaits similaires à ceux du curcuma. Le Boswellia serrata est un arbre originaire d’Inde, d’Afrique, et du Moyen-Orient. Lorsque pris par voie orale, l’extrait de boswellia aide à réduire la douleur liée à l’arthrose et à améliorer la fonction articulaire, en réduisant la production de médiateurs inflammatoires, diminuant ainsi la douleur et l’inflammation.

La posologie quotidienne varie en fonction du pourcentage d’acide boswellique du produit — 100 mg d’un produit contenant 30 % d’acide boswellique équivaut à 300 mg d’un produit contenant 10 % d’acide boswellique. Ainsi, le dosage suggéré peut varier considérablement selon les différents produits du commerce contenant de l’acide boswellique.

En général, les études suggèrent que la dose quotidienne efficace d’acide boswellique pour un usage à long terme varie de 100 à 250 mg. Toutefois, des doses aussi élevées que 1 600 mg par jour ont également été étudiées (mais seulement sur des courtes périodes - pendant 30 jours par exemple). Le boswellia est généralement considéré comme sûr et bien toléré, même lorsqu’il est pris pendant de longues périodes (jusqu’à six mois).

Griffe du diable

La griffe du diable (Harpagophytum procumbens) est une autre plante traditionnellement utilisée contre la douleur, en particulier les douleurs articulaires. Des études récentes confirment ses propriétés analgésiques, notamment en raison grande quantité de glycosides (composés végétaux) qu’elle contient. Ces glycosides aident à réduire la douleur en exerçant un effet anti-inflammatoire similaire à celui de l’ibuprofène. Les dosages étudiés varient considérablement, entre 100 et 2 400 mg par jour, sur des périodes allant jusqu’à 12 semaines. La griffe du diable est généralement bien tolérée, mais elle peut interagir avec plusieurs médicaments, et ne pas convenir pour certaines conditions de santé : il est donc justifié de consulter un praticien de soins de santé avant son utilisation.

Écorce de saule

L’écorce de saule est aussi connue traditionnellement pour lutter contre la douleur et la fièvre, car elle contient de la salicine, un puissant anti-inflammatoire. Un composé très similaire, l’acide acétylsalicylique (également appelé AAS), est l’ingrédient clé de l’aspirine. Utilisée dans le monde entier, l’écorce de saule blanc, également appelé Salix alba, est disponible aujourd’hui sous forme de supplément et peut être utilisée de manière très similaire à l’aspirine pour soulager la douleur et l’inflammation, car elle réduit l’inflammation au niveau cellulaire, réduisant ainsi la sensation de douleur.

Les doses recommandées des suppléments varient généralement entre 120 mg et 240 mg de salicine par jour pendant six semaines au maximum. Comme pour le boswellia, la teneur en salicine varie grandement selon le produit, avec un pourcentage allant de 6,7 % à 30,7 %. Ainsi, la posologie recommandée (en poids par capsule) pour les produits disponibles dans le commerce peut être bien supérieure à 120 mg par jour.

Comme avec l’aspirine, il faut faire preuve de prudence avec l’écorce de saule blanc, en particulier lors d’infections virales chez les enfants (contrindication), lors de la prise d’autres médicaments antiplaquettaires/anticoagulants, ou si vous souffrez d’ulcères d’estomac ou si vous êtes sensible aux salicylates. En bref, il est important d’employer les produits contenant de l’écorce de saule blanc de la même manière que pour l’aspirine en termes de précautions et de contrindications.

PEA

Le palmitoyléthanolamide, ou PEA, est une substance naturelle que notre corps fabrique en période de stress, d’inflammation, et de blessure. Le PEA se trouve également dans les aliments gras, en particulier dans le jaune d’œuf, le lait, le soja, les arachides, et certains types de noix. Le PEA réduit la douleur par un effet anti-inflammatoire local et augmente l’effet des endocannabinoïdes (molécules modulatrices de la douleur que notre corps produit naturellement).

Lorsque pris sous forme de supplément, il aide à diminuer la fréquence et la gravité des douleurs chroniques. Une étude a suggéré que 300 mg de PEA pris une ou deux fois par jour pendant huit semaines réduit la douleur et améliore la fonction motrice chez les personnes souffrant d’arthrite. Une autre étude suggère que 300 mg pris jusqu’à quatre fois par jour pendant deux mois réduit l’intensité de la douleur chez les personnes souffrant de douleur chronique. La douleur a été réduite d’un facteur cinq lors des deux premières semaines de l’étude.

Ces études ont également fourni des données de sécurité réconfortantes sur le PEA : seuls des effets secondaires minimes ont été signalés dans les études lorsque le PEA est pris à la dose suggérée et pour un usage à court terme (jusqu’à trois mois). Il n’y a pas non plus d’interactions médicamenteuses ou pathologiques connues avec le PEA. Il peut être pris par voie orale ou appliqué localement sur les zones douloureuses, mais si vous envisagez de l’essayer contre la douleur, envisagez de choisir un PEA micronisé ou ultramicronisé pour une absorption et une efficacité optimales.

DMSO

Enfin, le diméthylsulfoxyde, ou DMSO, favorise la guérison et réduit la douleur lorsqu’il est appliqué par voie topique. Dans les études, les produits contenant 50 % de DMSO ou plus, lorsqu’ils sont appliqués par voie topique, procurent un soulagement de la douleur par rapport au placebo, en particulier dans le cas du syndrome douloureux régional complexe et de l’arthrite (incluant l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde). Le DMSO soulage la douleur en limitant la signalisation nerveuse, réduisant ainsi la perception de la douleur. Il peut également réduire l’inflammation au niveau cellulaire en agissant comme un antioxydant.

Contrairement au PEA, certains effets secondaires sont associés au DMSO, le plus notable étant un goût d’ail perçu dans la bouche. Le DMSO interagit également avec de nombreux médicaments et doit être utilisé avec prudence (ou pas du tout) dans certaines conditions de santé. Consultez votre praticien de soins de santé pour vous assurer que le DMSO est une bonne option pour vous. Lorsque vous choisissez le DMSO, assurez-vous d’acheter un produit de qualité pharmaceutique, testé dans un laboratoire réputé et certifié.

Conclusion

Bon nombre des options antidouleurs décrites ci-dessus sont généralement bien tolérées, mais il est important de noter que ces produits de santé, bien que naturels, peuvent être très puissants et ne sont pas toujours sans danger pour tout le monde. L’état de santé, les conditions médicales, et la prise d’autres suppléments et médicaments (prescrits et autoprescrits) peuvent interagir de manière négative. Assurez-vous de lire attentivement les étiquettes de vos produits, et consultez votre praticien de soins de santé, votre naturopathe, ou votre pharmacien avant de prendre un nouveau produit de santé naturel pour vous assurer qu’il est sécuritaire pour vous.

Dre Katie DeGroot, BSc, ND, MScN

Docteure en naturopathie pratiquant en Alberta, Katie détient également une maîtrise ès sciences de la nutrition. Katie offre des soins axés sur la nutrition et s’intéresse particulièrement aux problèmes digestifs et aux soins de santé mentale.

drkatiedegroot.ca