Le pouvoir de guérison des aliments — Quand le plaisir et la santé se tiennent par la main…

Mon parcours de santé personnel, vous le savez sans doute, est tout sauf une ligne
droite. Mon histoire n’est malheureusement, de bien des façons, pas originale. De fait,
de plus en plus de gens (et peut-être vous aussi) souffrent de symptômes inexpliqués,
qui se révèleront plus tard être liés — ou aggravés par — une maladie autoimmune ou
une autre affection inflammatoire.

Jusqu’à quel point ma vie aurait-elle été différente s’il ne m’avait pas fallu douze ans
pour comprendre le rôle des intolérances alimentaires sur ma santé ? Douze longues
années à manquer des opportunités de créer des souvenirs avec mes filles, que ce
soit en dévalant ensemble les pistes de ski, en les emmenant à l’école, ou en
dansant avec elles dans le salon au son de Fred Penner. Quelle que soit l’affection —
cancer, maladie autoimmune, troubles cardiaques, ou tout autre problème de santé
ou handicap dont vous ou quelqu’un que vous aimez souffrez — vous savez à quel
point perdre ces moments peut être douloureux.

De façon surprenante, même s’il y a quelque
chose de poignant dans la prise de conscience
de cette perte, autre chose est né en moi, en
lien avec l’espoir. Je me suis rendu compte
que j’avais devant moi un trésor qui attendait
d’être découvert : recueillir l’essence de cette
expérience émotionnelle et la combiner avec
mes connaissances professionnelles de
psychologue. L’aigreur et l’amertume
pouvaient être transformées en quelque
chose de délicieux, qui pourrait être utile à
d’autres. Trouver un sens à sa souffrance est
une magnifique façon de changer le paysage
de sa propre vie.

La cascade d’évènements survenue ensuite
— par exemple le fait de suivre des cours de
cuisine et de participer avec ma fille à un
programme éducatif sur la nutrition — a
entrainé chez moi une toute nouvelle vision
de ce qui est possible en matière de santé.
J’ai commencé aussi à réaliser l’intérêt qu’il
y a à redéfinir et à exploiter l’alimentation comme un agent de transformation
et de guérison psychologique et sociale, sans parler des bienfaits physiques
inhérents.
 

 Dans notre société, l’approche
 émotionnelle de la nourriture est vue
 à la fois comme positive et
 pathologique. Qu’en est-il de l’écart
 paradoxal entre les deux ? Serait-il
 possible de danser « stratégiquement »
 sur la pointe de cette aiguille, de
 s’abandonner aux délices primitifs des
 liens que nous avons tous développés
 avec nos aliments amiliers favoris, tout
 en trouvant le moyen de rendre ces
 plaisirs utiles pour la santé, qu’ils nous
 aident à prévenir le cancer, les
 maladies cardiaques, et
 l’inflammation ?

 Deux des principaux facteurs de
 changement dans une thérapie sont
 l’esprit d’initiative et l’ingéniosité. Ce
 sont eux qui m’ont permis de traverser
mes jours les plus sombres. Il est formidable de penser que ces deux mêmes
outils puissent transformer aussi votre expérience, même si vous découvrez que
votre état de santé exige que vous changiez votre alimentation, en éliminant par
exemple le sucre, le gluten, les produits laitiers, et les pommes de terre !

La recette de champignons marinés à la page suivante en est un exemple, mêlant
bienfaits toniques et propriétés anticancéreuses des champignons, de l’ail, de l’huile
d’olive, du persil, et de la coriandre.

Ma grande amie Rho Tuttle a souhaité contribuer à mon livre par cette recette, pour
permettre aux lecteurs de réaliser chez eux ce grand classique de la cuisine italienne.
À l’époque où Rho m’a donné cette recette, nous étions elle et moi aux prises avec
de nombreuses restrictions alimentaires, et étions des exemples vivants de
débrouillardise et d’initiative, nous appuyant mutuellement et partageant nos idées.

« Je ne pensais pas que j’aimerais ça, et pourtant si ! »

Préparer cette irrésistible recette est d’autant plus spécial pour moi, puisqu’elle me
rappelle mon père. Cette spécialité italienne ressemble vraiment aux champignons
marinés qu’il achetait pour les grandes occasions au marché italien Claro à Upland,
en Californie.

Voici ce que quelqu’un a dit de cette recette absolument craquante dans un atelier
de cuisine : « Je ne pensais pas que j’aimerais ça, et pourtant si ! J’ai fait cette
recette une fois, et tout le monde l’a tellement aimée, que je l’ai refaite encore
deux fois, y compris pour une soirée pyjama entre adolescentes (ses amies aiment
généralement la viande, mais cette fois ont mangé végétalien). J’ai acheté une
pâte à pizza au magasin, je l’ai étalée et utilisée une fois avec une sauce pesto et
deux autres fois avec une sauce Alfredo végétalienne. J’ai été agréablement
surprise de constater à quel point cette pizza avait du gout. Je recommande la
recette à tous mes amis. »
 

Champignons marinés de Rho

Ingrédients

• 1½ tasse de vinaigre de cidre ou de votre vinaigre blanc préféré
• 3 tasses d’eau
• 5 tasses de petits champignons ou de champignons coupés en
  2 ou 4 (shiitake, portobellini, champignons de Paris, pleurotes, etc.)
• 4 à 6 gousses d’ail finement émincées ou râpées
• ¾ tasse d’huile d’olive extra vierge
• 2 cuillerées à soupe de persil ou de coriandre hachée
• Sel de l’Himalaya et poivre noir, au gout

Instructions

Verser le vinaigre et l’eau dans une grande casserole et porter à ébullition,
à couvert. Ajouter les champignons et faire cuire pendant 20 minutes, ou
jusqu’à ce qu’ils soient bien tendres et savoureux.

Sortir délicatement les champignons de la casserole avec une écumoire,
et les placer dans une passoire au-dessus d’un récipient. Laisser refroidir
5 minutes, puis les mélanger dans un bol avec l’ail et l’huile jusqu’à ce
qu’ils soient entièrement imprégnés.

Ajouter ensuite la coriandre ou le persil et assaisonner de sel et de poivre
au gout. Laisser mariner les champignons pendant deux ou trois heures
au réfrigérateur pour intensifier les saveurs. Décorer avec du persil ou de
la coriandre et servir.

Ces champignons marinés sont délicieux dans les salades et les wraps,
en garniture sur de la pizza, émincés dans les pâtes, ou sur ma polenta
infusée à l’ail. Ils se conservent très bien au réfrigérateur, au moins deux
à trois semaines.

Donne environ 2 tasses.
 

 Theresa Nicassio, PhD, Psychologue

 Theresa est psychologue, éducatrice en nutrition
 Raw-Food, et auteur du livre de recettes primé
 YUM: Plant-Based Recipes for a Gluten-Free
 Diet.