Avez-vous assez d’iode?
La petite histoire du sel iodé
L’iode (I2) est présent dans l’eau de mer, mais pas dans le sel de mer. Pourquoi? Parce qu’il est volatile; il s’évapore donc lors du séchage du sel. Pour obtenir du sel iodé, on doit y ajouter de l’iodure de potassium (KI), beaucoup moins volatile que l’iode pur. L’iodure de potassium a également l’avantage d’avoir un gout moins prononcé et de ne pas modifier la couleur du sel (l’iode varie en couleur du violet au brun).
Le sel iodé, le premier aliment fonctionnel fortifié, a été introduit en 1924 en Amérique (et depuis plus longtemps en Suisse) pour pallier la carence en iode qui était alors très fréquente.
Iode «synthétique» ou «naturel»?
Le sel iodé est-il bon pour vous? On entend parfois dire que l’iode «synthétique» (KI) du sel iodé est moins bon que l’iode «naturel» (I2). Eh! bien, c’est faux. Une fois en solution dans l’organisme, ces deux formes libèrent le même iode ionique (I−). Vous avez bien lu : le même; il est identique. Ensuite, un transporteur dans l’intestin se lie à l’iode (I−) et le fait pénétrer de façon active dans l’organisme.
Sel iodé ou sel de mer?
Par contre, bien que l’iode ionique (I−) soit identique, qu’il provienne du KI ou du I2, il faut tout de même prendre en considération les autres ingrédients du sel de table. Eh! non, tous les sels de table ne sont pas égaux! Si l’iode qu’ils contiennent est bien absorbé, les autres substances qu’on y additionne ne sont pas toutes bonnes pour vous!
En effet, le sel de table iodé est souvent additionné d’agents antiagglomérants comme du trisilicate d’aluminium (oui, oui, on vous fait manger de l’aluminium!) ou du sucre.
Quant aux sels bruts comme les sels de mer ou de terre (ex. : sel de l’Himalaya), ils sont plus riches en divers minéraux (comme le magnésium) que le sel de table qui, à la base, n’est que du NaCl (chlorure de sodium).
Quelle est la meilleure source d’iode?
Les meilleures sources d’iode sont les produits de la mer : algues, poissons, et fruits de mer.
Combien d’iode devrait-on prendre?
Au Canada, l’apport nutritionnel de référence pour un adulte est de 150 mcg (microgrammes) d’iode par jour. Les opinions sont partagées à propos de ce dosage. En effet, dans le New England Journal of Medicine de 2006, on propose 400 mcg comme apport pour obtenir les effets santé désirés. On sait qu’au Japon, où les habitants sont de grands consommateurs d’algues, l’apport alimentaire peut facilement dépasser plusieurs milligrammes (mg) par jour. Avec les dernières découvertes sur les rôles de l’iode (kystes, cancers du sein, glandes salivaires, et thymus), on peut présumer que les apports de référence seront appelés à augmenter.
Santé Canada propose un apport maximal tolérable de 1000 mcg (1 mg) par jour. Ça n’empêche pas certains médecins et thérapeutes de proposer des dosages beaucoup plus élevés.
Est-ce dangereux?
Les apports plus élevés, chez les Japonais par exemple, sont associés à une légère augmentation de l’hypothyroïdie. Des doses quotidiennes de l’ordre de 20 mg (20 000 mcg) ont été associées au développement de nodules dans la thyroïde.
Ajoutez-y du sélénium
Le sélénium est un minéral qui joue en tandem avec l’iode. Donc, si vous augmentez vos apports en iode, assurez-vous d’avoir suffisamment de sélénium pour ne pas déséquilibrer votre ratio iode/sélénium. Mieux vaut consulter un professionnel compétent en supplémentation avant de commencer. D’ailleurs, si vous pensez que votre iode est trop bas, pourquoi ne pas simplement manger régulièrement des algues?
Santé!