Viabilité gastro-intestinale des probiotiques — Une petite histoire de capsule…
Remède devenu l’un des piliers de la naturopathie contemporaine, les probiotiques (de pro-, « pour » et bio, « vie ») font aujourd’hui office de must pour bien des affections de santé, tant gastro-intestinales que rhumatologiques, neurologiques, hormonales, ou encore psychiatriques.
Toutefois, quand vient le temps de choisir son probiotique devant des tablettes de plus en plus occupées par une foule de produits en tous genres, une question persiste encore sur toutes les lèvres : Est-ce que les probiotiques fournis dans des capsules traditionnelles, végétales ou de gélatine, vont m’apporter tous leurs bienfaits revendiqués ?..... La réponse est non.
Pourquoi ?
Car l’acide gastrique détruit ces capsules et tue de 40 à 90 % de leur contenu en probiotiques, selon les souches. L’hécatombe est accentuée lorsque ces capsules sont prises en dehors d’un repas, alors que l’acide gastrique vient directement en contact avec les probiotiques. Les pertes sont aussi dues au fait que les procédés de lyophilisation nécessaires à la transformation des produits, notamment pour la mise en poudre et l’encapsulation, fragilisent ces bactéries amies alors plus vulnérables.
Ces affirmations ne tombent pas du ciel et sont le fruit d’observations et d’études menées selon des protocoles scientifiques rigoureux et indépendants, durant lesquels est reconstitué l’environnement gastrique avec ou sans bol alimentaire simulé. Les résultats de ces recherches démontrent clairement, d’une part, que les capsules nonentériques, souvent faites d’hypromellose, sont toutes désintégrées dans l’estomac ; et d’autre part que la majorité des probiotiques contenus dans ces capsules, tant des espèces Lactobacillus que Bifidobacterium, sont tués du fait de l’acidité gastrique. En conséquence, et malgré les différentes sensibilités de chaque souche à l’environnement gastrique, la capsule conventionnelle compromet gravement la capacité des probiotiques à délivrer leurs bienfaits dans les intestins, car seule une très faible fraction y parvient. Le tableau ci-après, issu d’une étude faite par les Laboratoires NHP, illustre cette perte de viabilité comparée entre deux produits sans enrobage entérique, et un autre qui en bénéficie.
Le Tableau 1 montre le pourcentage du nombre de cellules initiales viables et le pourcentage de cellules après une incubation de 60 minutes par rapport au nombre indiqué sur l’étiquette. Le produit P3 a montré un taux de survie à peine modifié de 168 %, dépassant le nombre de cellules indiqué sur l’étiquette. Ceci est attribuable au revêtement entérique présent sur les capsules P3.
Un commentaire sur ce tableau est que le temps d’exposition ici déterminé à 60 minutes peut s’avérer dans la réalité (in vivo) aussi long que 2 heures selon différentes variables comme l’âge, le genre, la composition corporelle, la grossesse, le diabète, l’hypertension, etc. À noter par ailleurs que le critère principal déterminant le nombre de bactéries survivantes après exposition reste la nature de la capsule. En effet, l’ajout de souches lors de la production des capsules de probiotiques (ici jusqu’à plus de 300 %) suffit peut-être pour assurer la concentration revendiquée à la date d’expiration (qui doit être d’au moins 80 % selon Santé Canada), mais n’est en aucun cas suffisant pour garantir à cette même date ou avant la viabilité fonctionnelle des probiotiques.
La viabilité des souches probiotiques est essentielle ; elle entre d’ailleurs dans la définition qu’en donne l’Organisation mondiale pour la santé.
Suite à l’étude réalisé par Les Laboratoires NHP, on doit se rappeler des points importants suivants :
· les acides gastriques détruisent les capsules et tue de 40 à 90 % du contenu des capsules probiotiques non protégés d’un enrobage entérique ; et
· les capsules conventionnelles compromettent gravement la capacité des probiotiques à délivrer leurs bienfaits dans les intestins
Références
Guillaume Landry, MSc, Naturopathe
Sa plume a pour dessein la sensibilisation aux merveilles
de dame nature, et à la médecine naturelle.